Nous sommes toujours dans le tableau de Courbet intitulé la Caverne des Géants de Saillon. Personne n’avait observé lors de sa grande renaissance de 1977 l’existence de personnages. Hélène Toussaint, commissaire de l’exposition du Grand-Palais à Paris avait emmené tout le monde dans le domaine du fantastique en voyant dans la toile de Courbet des rochers transformés en êtres surnaturels.

 

Mais aucun commentaire sur le voyageur que l’on peut observer sur la tête du géant tout à gauche. On distingue un homme de profil, son pied gauche en avant. Coiffé d’un chapeau, il porte sur son dos un sac de voyage ou une mallette d’herboriste. Dans sa main droite, il tient un bâton de 1m80 qui permet de garder l’équilibre. Il porte une chemise blanche à manches longues, une veste brune et des pantalons de marcheur. Ses chaussures sont surmontées de guêtres. Il a l’air d’observer la dame à l’ombrelle.

 

 

Détail du voyageur de la Caverne des Géants de Courbet
Détail du voyageur de la Caverne des Géants de Courbet

Qui est ce visiteur, cet explorateur, cet alpiniste ? Il a l’air d’être une habitué de la marche, car son équipement n’est pas celle d’un marcheur du dimanche.  Une hypothèse concernant l’identité du voyageur serait qu’il s’agirait peut-être de l’herboriste Ferdinand Othon Wolf. En effet, celui-ci a rencontré Courbet lors d’une herborisation à Saillon. Le biographe du  botaniste, membre de la Ferdinand-Othon Wolf, nous relate une description tout à fait intéressante qui pourrait coïncider avec le personnage figurant sur la toile de Gustave Courbet :

Mais la Botanique ! Avec quel amour il l’a cultivée ! Qui n’a vu, à Sion, le professeur Wolf partir en costume de touriste, la boîte verte au dos et le piolet à la main ?

 

Otto Ferdinand Wolf
Otto Ferdinand Wolf, le botaniste

Wolf créa des herbiers valaisans et aménagea des jardins alpins à Sion et Zermatt. Il présida durant vingt ans la Murithienne, société valaisanne des sciences naturelles, et composa en 1890 l’hymne cantonal « Notre Valais ».

 

Quelle fierté pour Wolf !

Tous les Valaisans connaissent sa mélodie !

Notre Valais

Ecrit en 1890 par Leo Luzian von Roten  sur une musique de Ferdinand Othon Wolf

 

Quel est ce pays merveilleux,
Que je chéris, où je suis né ?
Où l’Alpe blanche jusqu’aux cieux
Élève son front couronné !Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c’est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais,
Reste à jamais,
Reste mes amours !Pays si souvent arrosé
Par le sang des preux, des héros,
Qui pour leurs neveux ont posé
Le fondement des jours nouveaux,Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c’est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais,
Reste à jamais,
Reste mes amours !Pays où sur les monts altiers
Le chamois librement bondit,
Quand aux coteaux ensoleillés,
Mûrit le doux fruit du Midi.Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c’est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais,
Reste à jamais,
Reste mes amours !Pays charmant et radieux
Où la rose alpine fleurit,
Où le glacier, de nouveaux feux,
Le soir s’empourpre et resplendit.

Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c’est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais,
Reste à jamais,
Reste mes amours !

Pays qu’habite un peuple heureux,
Ami de la simplicité,
Intrépide et laborieux,
Gardant sa foi, sa liberté.

Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c’est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais,
Reste à jamais,
Reste mes amours !

 

 

 

En Allemand : Wallis unser Heimatland

 

Nennt mir das Land so wunderschön,
Das Land wo ich geboren bin,
Wo himmelhoch die Berge steh’n
Und Mannskraft wohnt bei schlichtem Sinn.
Nennt mir das Land das Heldenblut
Getränkt in mancher heissen Schlacht,
Wo freier Väter Asche ruht,
Von freien Söhnen treubewacht.
Nennt mir das Land, so heimisch traut,
Wo auf den Höhen die Gemse schweift
Und in dem Tal vom Fleiss bebaut,
Die süsse Frucht des Südens reift.
Nennt mir das Land, von Gott gemacht,
Wo frisch die Alpenrosen blühen
Und in der Abendsonne Pracht
Die Gletscherfirnen hoch erglühn.
Nennt mir das Land nach dem zurück
Es stets der Sohn der Berge zieht,
Wenn er mit tränumflortem Blick,
Im Geist die ferne Heimat liebt.
Refrain :
Das ist das Land am Rhonestrand
Ist Wallis, unser Heimatland
Das ist das Land am Rhonestrand
Ist Wallis, unser Heimatland.

 

Le Valais
Drapeau valaisan devant le Cervin
Hymne du Valais (Auf deutsch)
Hymne du Valais (Auf deutsch)

 

La Musique de Wolf dans tous les coeurs des Valaisans :

Hymne du Valais au Victoria Hall de Genève
Hymne du Valais au Victoria Hall de Genève

 

 

Ici remaniée et arrangée par Jean Daetwiler qui l’intitulera Marignan :

 

Marignan par Jean Daetwiler sur une musique originale de Wolf
Marignan par Jean Daetwiler sur une musique originale de Ferdinand Othon Wolf

 

 

Variation sur Notre Valais de Wolf
Variation sur Notre Valais de Wolf