Gustave COURBET (1819-1877). 4 L.A.S., 1860, à Charles CHAPPUIS, professeur à la Faculté de lettres de Besançon

 

[Charles CHAPPUIS (1822-1897), normalien et philosophe, professeur à la Faculté des lettres de Besançon, était un grand ami de Louis Pasteur dont il fut le condisciple au collège de Besançon, où Courbet, lui aussi, fit ses études.] Le présent volume fut constitué par Chappuis, qui collabora à l’organisation de l’Exposition universelle de Besançon de 1860, et, à cette occasion, publia plusieurs articles dans le journal La Franche-Comté sous le pseudonyme de Charles Duvernoy

 

 

 

 

Né le 14 juillet 1822, à Saint Vit [Doubs] ; mort le 8 avril 1897, à Passy.

Études.
Études au collège royal de Besançon, où il a Louis Pasteur comme condisciple. Suit les cours de l’institution Reuss à Paris.
Ancien élève de l’École normale [1842], encore installée dans les vieux bâtiments de la rue Saint-Jacques, dans la même promotion que Jean Marie Arthur Chalamet, Nicolas Deltour, Mathias Hémardinquer. Il y suit les cours de philosophie de Émile Saisset
Agrégation de philosophie en 1846 [cette année, sous la présidence de V. Cousin, sont reçus : Auguste Javary ; Henri Marie Oscar Philibert ; Charles [Thomas] Chappuis ; François Magy ; Jacques François Denis].
Professeur suppléant de philosophie au collège royal de Besançon [1845] dans la chaire de Charles Lévêque qui fera partie de la première promotion de l’École française d’Athènes [1847-1848]. Après 1848 est professeur titulaire [1848-1852] au lycée de Besançon. Nommé professeur de logique [compte-tenu de la réforme des programmes] au lycée de Strasbourg [1852].

1854. Thèse de doctorat.
Doctorat ès-lettres [Paris, 30 juillet 1854], avec une thèse sur Antisthène [Paris : A. Durand, in-12, VI-195 p., 1854], dédiée à Émile Saisset. La thèse latine porte sur la vie et les œuvres d’Ascalonite d’Antioche [De Antiochi Ascalonitæ vita et doctrina. Parisiis : apud Durand, in-8, IV-79 p.].

Enseignement à la Faculté.
Après le doctorat est nommé, en 1855, à Besançon, comme chargé du cours de philosophie à la Faculté des lettres de Besançon. Titulaire de la chaire, il y reste jusqu’en 1869.
En 1866, il y prononce, le discours pour la rentrée solennelle des Facultés et de l’École de médecine de Besançon [le 19 novembre 1866] : Conseils aux jeunes gens qui étudient la philosophie [Besançon : impr. de J. Roblot. In-8, 15 p., 1866].
Est appelé à la Faculté des lettres de Caen [1869], pour en devenir le doyen et succéder ainsi à Antoine Charma [1801-1869] décédé dans l’exerecice de ses fonctions.

Carrière administrative.
Reste deux ans doyen de la Faculté des lettres de Caen ; puis est nommé recteur de l’Académie de Grenoble [octobre1871], par Jules Simon alors ministre de l’Instruction publique, et qui avait été son professeur à l’École normale.
Recteur de l’Académie de Toulouse [juillet 1877], puis recteur de l’Académie de Dijon [1880-1894].
Nommé inspecteur général de l’enseignement primaire en 1894.

Traducteur et éditeur de Varron.
Travaille sur Terentius Varron [116-27 av. J. C. ], et publie le texte latin, et la traduction française en regard, des Sentences [et liste de ses ouvrages d’après différents manuscrits] [Paris : A. Durand. In-18, 124 p.,1856]. Son travail sur La vie et les œuvres de Terentius Varron obtient le second prix Bordin [d’une valeur de 1 000 francs] de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1859, tandis que Gaston Boissier [1823-1908], futur professeur au collège de France, obtient le premier prix [d’une valeur de 2 000 francs].
De même, édite quelques années plus tard, en 1868, des Fragments des ouvrages de M. Terentius Varron intitulés : Logistorici, Hebdomades vel de Imaginibus, De Forma philosophiae, recueillis, mis en ordre, accompagnés d’introduction et de notes par Ch. Chappuis. [Paris : L. Hachette, In-8? , II-112 p.1868].

Intérêt pour l’antiquité.
Publie en 1862 : Étude archéologique et géographique sur la vallée de Barcelonnette à l’époque celtique [Besançon : impr. de Valluet jeune. In-8, 92 p., planches et cartes, 1862].
En 1873, Note sur les monnaies antiques trouvées à Autun dans la tranchée du chemin de fer par C. Chappuis [Autun : impr. de M. Dejussieu, In-8? , 12 p.,1873]. Extrait des Mémoires de la Société éduenne. Nouvelle série. Tome II. 1873.

Hannibal et le passage des Alpes.
S’intéresse à la question du passage des Alpes par Hannibal. « C’est en 1859 que Chappuis commença à examiner le problème, et il ne s’en détacha jamais complètement. Pendant l’automne de 1859, il franchit douze fois les Alpes à pied, entre le Mont-Blanc et le col de l’Argentière, ou de la Madeleine. Il savait fort bien le latin et le grec. Il voyagea les textes en mains, à petites journées, refaisant tous les itinéraires connus, abordant d’autres vies et d’autres passages ».
Il obtient à ce sujet, du ministre de l’Instruction publique et des Cultes de Napoléon III, Gustave Rouland, une mission en 1859 et en 1863.
Il publie les résultats dans un : Rapport adressé à M. le ministre de l’Instruction publique sur le passage d’Annibal dans les Alpes, par C. Chappuis [Paris : Dupont. In-8, 48 p., 1860], paru également dans la Revue des sociétés savantes.
Sur le même thème : Examen critique de l’opinion de Caelius Antipater sur le passage d’Annibal dans les Alpes, par C. Chappuis [Paris : Impr. impériale. In-8, 22 p., 1864].
Enfin, en 1897, l’année même de sa mort, publie Annibal dans les Alpes [Grenoble : impr. de F. Allier père et fils. In-8, 134 p.,1897]. Extrait des Annales de l’Université de Grenoble. Deuxième trimestre 1897.

1896. Hommage à Louis Pasteur.
Rédige, pour l’annuaire de l’Association des anciens élèves de l’École normale supérieure, la notice consacrée à « Pasteur, 1822-1895 ».
Le texte de la notice a été publié en tiré à part [Paris : impr. de Gauthier-Villars et fils. In-8, 32 p., 1896].
Louis Pasteur est, lui aussi, un ancien élève de l’École normale, promotion 1843 [section sciences], tandis que Charles Chappuis est de la promotion 1842. Ils sont nés, tous les deux en 1822, et ont tous les deux fait leurs études au collège de Besançon.

Association.
À Besançon, où il reste une quinzaine d’années, fait partie de la Société académique du Doubs, de la société d’émulation du département, de la Société des Beaux-Arts.

Décoration.
Officier de la Légion d’honneur.

Source.
Annuaire des anciens élèves de l’École normale [1898]. Notice très détaillée qui sert de base aux notices biographiques ultérieures.
M. Prévost et al. Dictionnaire de biographie française. Paris. 1959.
I. Havelange, F. Huguet, B. Lebedeff, Les Inspecteurs généraux de l’Instruction publique, dictionnaire biographique 1802-1914, 1986.
Jean-François Condette. Les Recteurs d’Académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. Paris : Institut national de recherche pédagogique. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006.

Établi.
Pas in Vapereau 1880-1898.
BNF 14 notices, bien relevées.