La Caverne des Géants de Saillon
Gustave Courbet n’est pas resté les bras croisés à Saillon. Il ne s’est pas laissé aller, comme le veut la tradition à une existence noyée par l’alcool. Bien sûr qu’il a apprécié les bons crus de notre vignoble, mais il a continué de peindre dont le tableau qui nous intéresse ici aujourd’hui, La Caverne des Géants.
Oui, vous avez bien lu, il ne s’agit pas de la Caverne du Géant, mais de la Caverne des Géants. Il en existe 2 : un de chaque côté de l’entrée de la Caverne. Courbet le savait et avec son oeil, il les avait repérés les deux. Ce petit film à l’intérieur de la Grotte.
Comme Courbet le disait si bien :
…pour bien peindre son pays, il le faut le connaître
Le tableau de Courbet est actuellement exposé à Amiens, au Musée de Picardie.
Le Musée de Picardie est considéré depuis son ouverture en 1867, comme étant l’un des plus beaux musées de province. Conçu sur le modèle du Louvre de Napoléon III, le Musée de Picardie est un musée des Beaux-Arts réunissant de riches collections d’archéologie, de sculptures, d’objets d’art et de peintures, invitant à un voyage depuis le paléolithique jusqu’à nos jours. Par ses expositions temporaires de la période Antique au XXIe siècle, notamment d’art contemporain, et ses manifestations, conférences et événements, le Musée de Picardie s’affirme comme un pôle incontournable de la région. Comme le voulait la Société des Antiquaires de Picardie, fondatrice du Musée, ce dernier est un véritable palais des arts permettant de préserver et de transmettre l’héritage artistique picard aux habitants de la région. Créé en 1867 sous le nom «Musée Napoléon», en référence à l’empereur Napoléon 1er, considéré comme le «fondateur» du musée, après qu’il eut envoyé une série de tableaux à l’occasion de la signature de la Paix d’Amiens en avril 1802.
Le bâtiment actuel du musée, construit entre 1855 et 1867, fut dès l’origine conçu comme un musée pour recevoir les collections régionales d’antiquités et des Beaux-Arts.
Il est l’un des premiers établissements modernes de ce type bâti en France pour être un musée. L’édifice a été créé grâce à l’action militante de la Société des Antiquaires de Picardie, soucieuse de doter la cité d’un équipement propre à accueillir les objets récoltés depuis des décennies.
En ce qui concerne les visites, il faudra patienter puisque la réouverture du Musée de Picardie est prévue pour l’automne 2019 et tout ceci pour une rénovation débutée en juillet 2017.
Tête du géant de Saillon (Valais)
Le paysage n’a pratiquement pas changé depuis la nuit des temps. La mousse a évolué et a envahi la face antérieure du géant comme la végétation qui a pris possession de la partie de droite.
Article tiré de www.gerardraymond.ch
23 juillet 1873, un homme franchit clandestinement la frontière franco-suisse. On lui reproche la destruction de la fameuse colonne Vendôme, symbole bonapartiste par excellence. On va le condamner à cinq ans de prison ou trente ans d’exil s’il ne paie pas les frais de reconstruction.
Tout doit se passer dans le secret absolu. Il évoque dans une lettre écrite à son meilleur ami, une future cure thermale à Vichy…
Malheureux, ruiné, malade dans son âme, il est arrivé en Suisse sans savoir où il s’installerait (comme le prétendent certains). On le vit à Fleurier, dans le Val de Travers, à Neuchâtel, à Lausanne puis… plus aucune trace. Tout avait été si bien orchestré que l’on se demande encore aujourd’hui où s’est caché le maître d’Ornans pendant cet été de 1873.
Un botaniste va nous aider à résoudre cette énigme historique. Il écrit en ces termes dans son carnet de l’époque: «…Un soir; fatigué d’une longue herborisation, je trouvai un accueil cordial dans l’idyllique moulin de Saillon-les-Bains. Ce dernier avait été transformé en hôtellerie quelques semaines auparavant, et le célèbre peintre français Courbet, exilé de sa patrie, en était le premier client. Il y passa tout le reste de l’été presque seul…».
Gustave Courbet, génie du réalisme, peintre de la nature, des animaux traqués par les chasseurs qui n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté s’est réfugié à Saillon, proche de la Salentze et des sources thermales qui lui rappellent la Loue, la rivière qu’il aimait tant…
Trois personnages très puissants de l’époque ne sont peut-être pas étrangers à la venue de l’artiste français: Maurice Barman de Saillon, ancien conseiller d’Etat et conseiller national, son frère Joseph- Hyacinthe Barman, ancien ministre de la Confédération à Paris, ami de Lamartine et de Thiers et enfin Joseph Fama, directeur du Grand Casino de Saxon-les-Bains. Courbet y retrouve la force de peindre. Il participe en mai 1874, à une exposition de la Société suisse des Beaux-Arts à Lausanne avec trois oeuvres: Les Trois Truites de la Loue, Le Château de Chillon et La Caverne des Géants de Saillon.
Dans le quotidien Le Rappel du 29 juillet 1875 figurait cette information: Parmi les artistes français qui ont voulu participer aux souscriptions ouvertes à Genève en faveur des inondés du Midi de la France, on cite M. Courbet qui a envoyé un superbe tableau représentant la Grotte des Géants de Saillon. Puis, plus de trace de cette toile disparue… peut-être à tout jamais.
Aucun souvenir non plus de ce lieu-dit … et pourtant, après 125 ans de repos paisible, la magie va s’opérer… Empruntez donc le «Passage proche du Musée de la fausse monnaie, au centre du bourg médiéval. Vous y découvrirez peut-être, à l’ombre d’un rosier, une belle dame… un chien noir, un renard blessé ou un peintre à jamais exilé… Bonjour Monsieur Courbet… Bienvenue chez vous…