Niklaus Manuel Güdel a réalisé un travail remarquable sur les dessins de Courbet dans la Collection « Les cahiers dessinés ». Fruit d’une collaboration intéressante avec plusieurs spécialistes de Courbet, cet ouvrage riche a le mérite d’ouvrir le débat quant à l’authentification des oeuvres de Courbet. Cependant l’amateur d’art et le collectionneur ne savent plus à quels saints se vouer tant il est partagé entre l’ancien Institut Gustave Courbet (IGC) et aujourd’hui les scientifiques associés au Musée Courbet d’Ornans

Ne serait-il pas temps d’enterrer la hache de guerre entre ces deux entités intelligentes en vue de faire le ménage pour éviter des erreurs de jugement, comme cela a été souvent le cas pour les oeuvres de Courbet.

 

Prenez par exemple les travaux de la collection du peintre genevois Emile Chambon jusqu’ici dénigrée par l’Institut Courbet. Avec Güdel, c’est un autre langage…Il les adoube comme étant de possibles dessins de Courbet. Est-ce qu’une discussion a eu lieu entre l’IGC et Güdel ?

Avec de beaux écrits, peut-on s’acheter vraiment une vie auprès de Courbet ?  Dans son livre, Güdel a présenté plusieurs dessins inédits appartenant à des collections plus que douteuses.  Jusqu’ici, non admise par le comité scientifique de l’Institut Courbet à Ornans, la collection du peintre Emile Chambon, grand admirateur de Courbet, dégageait un sentiment général négatif. Provenance douteuse, dessin douteux, signature douteuse, historique douteux…Tous les ingrédients pour ne pas accepter ces nouveaux dessins par l’IGC.

Le Musée Courbet a donc mandaté Güdel pour réaliser un livre  sur les dessins de Courbet à l’occasion du bicentenaire de Courbet. Aucune trace de l’Institut Courbet dans la conception de l’ouvrage, sinon quelques remerciements courtois ! Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ?  S’agit-il d’une exécution publique ? On n’en est pas loin ! Le Roi est mort, vive le Roi.

  

Pourtant estimé par les pontes du Musée Courbet d’Ornans, comme étant la nouvelle bible des dessins de Courbet, comment expliquer la présence d’un tel travail que Güdel attribue à Courbet ? 

De la main de Courbet ?  Faiblesse totale !

 

 

Il n’a a rien ici pour que l’on puisse affirmer que ce dessin a été réalisé par Courbet. 

Que dire aussi des signatures ! Tout sauf Courbet.

 

 

Personnage sympathique du XIXème portant un monogramme G.C.

Maladresse du visage et des mains et avec 2 chaussures droites. Courbet ne s’est pas impliqué dans ces travaux.

 

La liste est encore grande pour signaler les mauvais choix de Güdel. 

Joli dessin d’une chaumière portant le monogramme G.C. 

 

 

En plus de ceci, Güdel n’a sûrement jamais parouru le Valais. Comment peut-il voir dans cette plume,  les Dents-du-Midi, chaînes de montagnes peintes à de nombreuses reprises par Courbet ?

Peut-être qu’ici Gustave Courbet a eu un grand coup de fatigue ! Les Dents-du-Midi se sont tout à coup déformées et transformées. L’historien se base sur une huile du musée Pouchkine de Moscou.

Nouveau comparatif 

 

Ici la présence du lac de Salante est intéressante, mais les profils des Dents-du-Midi sont différents. 

Nous n’allons pas passer en revue toutes les inepties de Güdel, mais il serait temps que l’Institut Courbet d’Ornans fasse de l’ordre et sorte enfin du bois pour éviter une avalanche de mauvais choix. Güdel pense que les nouveaux dessins présentent suffisamment d’éléments convaincants pour qu’une attribution à Gustave Courbet puisse être sérieusement envisagée.

Il est bien clair que deux camps de scientifiques s’opposent. L’institut Gustave Courbet (les Amis de Gustave Courbet) qui depuis des décennies règnent en maîtres et seigneurs sur  l’attribution ou non des tableaux de Courbet, puis les jeunes loups comme Güdel et ses collaborateurs, dont les dents sont assez longues pour  pouvoir quémander une partie du gâteau des experts, sinon la totalité de celui-ci. 

A coup de matraquage qui durent depuis des années, les experts du Musée Courbet n’hésitent pas à mettre en touche, tout ce qui provient de l’Institut Courbet, héritier du patrimoine de Gustave Courbet. 

Et dire que les deux bureaux ne sont distants que de quelques mètres !

Il faut choisir son camp ! La guerre est déclarée depuis quelques années déjà.

A ce titre, osons écrire sur le manque de classe des deux commissaires de . En plus de ne pas s’apprécier à l’époque, les deux concepteurs de l’exposition Courbet au Musée Rath de Genève, n’avaient même pas pris la peine d’inviter celui qui était la pierre d’angle du patrimoine Gustave Courbet, Jean-Jacques Fernier de l’Institut Courbet. Le monde de l’art est dur, mais ce genre de coup-bas manquait de grandeur.  Pour la petite histoire, c’est votre serviteur qui a fourni le carton d’invitation de l’apéritif du vernissage à l’expert Fernier. Inutile de décrire les quatre yeux médusés et médisants des deux spécialistes genevois en voyant débarquer au Palais Eynard, celui qu’ils n’avaient sciemment pas invité,  l’expert mondial Jean-Jacques Fernier.

Jean-Jacques Fernier

A l’heure actuelle, sur le marché de l’art, les experts mènent le bal des ventes. Leurs opinions et leurs avis ne sont pas toujours à la pointe. Lorsqu’un nouvel expert apparaît, il a tendance à chasser l’autre un peu vieillissant. De nouvelles attributions retrouvent la lumière après avoir été rayées du marché de l’art, comme cela a été le cas avec la collection d’Emile Chambon. Mais lorsqu’on sait que l’éditeur des principaux catalogues raisonnés de peintres célèbres étaient détenus par la famille de marchands Wildenstein, on comprend pourquoi on sent une attitude actuelle qui vise à se détacher de cette main-mise assez particulière.