Hommage

En 2019, la Ville honorera son plus illustre résident né il y a 200 ans avec un parcours et une fresque de Franck Bouroullec.

Franck Bouroullec réalise une fresque en hommage au maître Courbet.

Franck Bouroullec réalise une fresque en hommage au maître Courbet. Image: Chantal Dervey

 

Gustave Courbet deviendra-t-il à La Tour-de-Peilz ce que Charlie Chaplin est à Vevey? Si tel devait être le cas, 2019 pourrait être la bonne année pour commencer à capitaliser sur l’image du plus illustre des Boélands, qui naquit il y a 200 ans. Il s’éteignit sur ces mêmes berges du Léman le 31 décembre 1877, quatre ans après y avoir posé ses valises.

Partant de là, les élus locaux ont accepté mercredi un crédit de 100 000 francs pour créer un parcours sur la parenthèse vaudoise de l’artiste d’Ornans (ville jumelle de La Tour-de-Peilz). Huit étapes égrèneront des aspects de la vie du père du réalisme en autant de lieux qui l’ont charmé ou inspiré (la place du Temple – où trône depuis 144 ans un de ses bustes sur la fontaine de la Liberté –, les Anciens-Fossés, le château, le port, la Becque).

L’auguste et «Le désespéré»

La première étape est déjà en phase de réalisation à l’entrée de la salle des Remparts, sur le mur ouest de la piscine. Les habitués du marché et de la place des Anciens-Fossés auront remarqué les premiers contours de l’œuvre qui prend peu à peu vie sous les coups de rouleaux et de pinceaux brosse de Franck Bouroullec, un autre Français bien connu sur la Riviera, notamment pour les fresques géantes de Charlie Chaplin – encore lui – sur les tours de Gilamont, à Vevey.

Sur la partie gauche, Gustave Courbet pose comme sur la photo qui a servi de modèle: assis, massif, auguste, à l’apogée de sa gloire. À droite, le jeune et plus frêle Gustave a les yeux écarquillés, les mains dans sa chevelure: «Le Désespéré», célèbre autoportrait du natif du Doubs. «Parmi les éléments imposés, il y avait le Café du Centre, le port et une œuvre majeure de Courbet, explique Franck Bouroullec. Il en fallait une qui interpelle, donc c’était soit «L’Origine du monde», soit «Le Désespéré». Le choix était vite fait», lance-t-il sourire en coin.

Quelques lignes du permis de séjour de Gustave Courbet et unepalette de pinceaux compléteront l’ensemble. «Dans des teintes sépia, pour le côté parchemin, et dans un effet de fondu au noir. Je veux rendre hommage en toute humilité à cette star du monde de l’art. À moi de l’interpréter sans altérer tout l’amour qu’il a mis dans son œuvre.»

Il faudra patienter trois semaines pour découvrir le résultat final dont le vernissage officiel est agendé au 15 juin. Une variante numérisée sera toutefois visible dès la mi-mai sur les flancs d’un bus VMCV pour annoncer les festivités du bicentenaire Courbet. Parmi ces dernières: l’accueil de cyclistes en provenance d’Ornans (15 juin), des contes à la bibliothèque (28 juin), deux spectacles à la Doges et au Théâtre du Château (20 et 21 septembre) et la traditionnelle manifestation «À la manière de Courbet» réservée aux peintres amateurs (20-22 septembre).

Un volet digital

Les sept autres postes prévus sur le parcours Courbet prendront la forme de panneaux verticaux, de tables d’informations, d’œuvres sculpturales et de points de vue. Chacun donnera accès à des contenus digitaux en sons et images via une application smartphone.

Le bureau veveysan Thematis s’est vu attribuer le mandat de la conception du parcours. Les contenus des panneaux seront rédigés par Dominique Radrizzani, historien de l’art, spécialiste de Courbet, ancien directeur du Musée Jenisch Vevey. Le tout est prévu en quatre langues: les trois nationales, plus l’anglais.

La mise en place du parcours est prévue cet été, son inauguration le samedi 21 septembre. (24 heures)

https://www.24heures.ch/vaud-regions/riviera-chablais/gustave-courbet-cur-tourdepeilz/story/29389827