Jean-Jacques Breton et Dominique Wialliate dans leur livre « Trésors insolites des musées de France », publié aux Editions  Flammarion en 2011 reprennent les informations d’Hélène Toussaint. Ils rapprochent La Caverne des Géants du Gour de Conche et la comparent ici  au style des tableaux de Giuseppe Arcimboldo et ceux de Josse de Momper.

 

 

Gustave Courbet
1819-1877
Paysage fantastique aux roches anthropomorphes
vers 1865, huile sur toile, 93 x 87 cm,
Amiens, musée de Picardie

 

De même que Balzac est donné comme le représentant du réalisme littéraire, Courbet est cité comme celui du réalisme en peinture. Pour Balzac voyez L’Ange de Bra (voir p. 83) ! Quant à Courbet, certaines de ses oeuvres sont fort insolites. Il suffit de regarder le Paysage fantastique aux roches anthropomorphes du musée d’Amiens. Nous reconnaissons là l’inspiration d’Arcimboldo (1527-1593) et les jeux d’artistes comme ceux de Josse de Momper (1564- 1635), le peintre des Quatre Saisons : Allégorie de l’hiver, ou de Matthäus Merian l’Ancien (1593-1650) qui, en plus de ses abondantes gravures, ne détestait pas la virtuosité des calembours graphiques*.

L’Hiver par Giuseppe Arcimboldo
La Caverne des Géants de Courbet
Allégorie de l’hiver parJosse de Momper
Détail de La Caverne des Géants

 

On peut rapprocher cette toile du Gour de la Conche qui en serait la vision réaliste. Cette interprétation de la réalité est aussi à rapprocher de l’interprétation qu’André Masson fait d’une des toiles les plus célèbres du peintre d’Ornans, L’Origine du monde. Alors que Courbet transforme un paysage en figures humaines, Masson transforme un corps humain en paysage : pour remplacer Le Château de Blonay, cache que Courbet avait peint pour dissimuler son tableau trop osé, Masson reprend les grandes lignes de L’Origine du monde pour en composer un paysage qu’il intitule Terre érotique. Dans les deux cas il s’agit de montrer l’unité du macrocosme et du microcosme, de l’être humain et de l’Univers. Après tout, même en peinture, le jeu, surtout visuel, est chose sérieuse !

 

*Dans la même veine il faut citer Giovanni Battista Bracelli (première moitié du XVIIe siècle), redécouvert en 1928 et que Courbet n’a pu connaître mais qui inspira la Vénus à tiroirs de Dali.

 

Pour tous ceux qui aiment les énigmes :

http://enigm-art.blogspot.ch/2010/06/paysages-anthropomorphes.html