CATALOGUE DE L’EXPOSITION AU BÂTIMENT ÉLECTORAL DE GENÈVE

Description des oeuvres d’art exposées sous l’égide de la Société Suisse des Beaux-Arts.

Genève, Imprimerie J. Carey, 3, Vieux-Collège, 1874

 

Le détestable et médisant journaliste William Reymond  se plaît à cracher son venin sur Courbet. Il commente de sa plume acerbe le N° 67 exposé du 4 au 30 août 1874 au Bâtiment électoral de Genève.

Le Veau de Courbet !

 

Nous avons toujours prétendu que M. Courbet était avant tout un portraitiste. Son veau n’est autre chose qu’un portrait. Il vit où il a vécu. Nous l’avons peut- être déjà mangé avec de la salade. Mais il est certain que ce petit animal, avec son poil blanc et soyeux, ses jambes craintives etson oeil plein d’expression farouche et timide, a été vu, croqué et rendu immortel par l’excentrique peintre d’Ornans.

Vue d’Ornans.

 

Voici l’histoire de ce veau : Un haut fonctionnaire vaudois ayant commandé un tableau à Courbet pour le Musée Arlaud, le peintre ne pensa mieux faire que de représenter un veau blanc sur un fond vert.Mais le fonctionnaire trouva la plaisanterie mauvaise et le veau resta pour compte.

Caverne des Géants de Gustave Courbet, Musée de Picardie, Amiens

 

, tout magistralement peintes qu’elles soient, m’intéressent moins, et la Grotte des Géants, cette désagréable caricature de granit, point du tout. Pourquoi M. Courbet n’a-t-il pas exposé le Portrait de son père, son Coucher de soleil, son Chillon, ou toute autre toile importante et qui aurait donné au public genevois une idée plus complète de son puissant tempérament artistique ?

Le Château Chillon, le romantisme par excellence !